COMÉDIE COMÉDIE
La Comédie. Les lumières dansent. Le sourire des enfants grandit. Les chevaux montent puis descendent. Tourne le manège ! Laurent, 48 ans, met le carrousel en marche et ferme la porte du cabanon. Depuis treize ans, c'est lui qui s'occupe de faire tourner cette affaire qu'il qualifie « d'institution ». De son bureau imprégné par l'odeur de tabac froid, il se dit « satisfait des vacances de la Toussaint». Elles lui « apportent plus de clients qu'à l'accoutumée ». Toutefois, les fêtes de fin d'années approchent. Les guirlandes commencent tout juste à être installées sur la place, la magie de Noël va bientôt commencer. Le tramway klaxonne à son arrivée sur le quai, le 20 minutes se distribue à tout va, les étudiants traversent la place en vélo, la fontaine des Trois Grâces observe ses visiteurs, les SDF attendent patiemment leur monnaie. Les feuilles virevoltantes d'automne nous emmènent jusqu'au Café Riche. Tout en se réchauffant autour d'un chocolat chaud « à l'ancienne », Franz, un Suisse Allemand en vacance nous confie apprécier « l'ambiance française » qui se dégage. Ici, chacun a son rôle bien défini, chaque chose a sa place. Tout semble théâtralisé pour donner cette atmosphère de bistrot.
Sur le chemin du Polygone, deux témoins de Jéhovah distribuent des tracts à côté du petit marché improvisé. André, retraité de 73ans, a vu évoluer la ville et la place avec lui. « Je me souviens qu'il n'y avait rien autour de la Comédie, dans les années 60 ! Des cracheurs de feu faisaient l'animation principale. »
Pas de répit pour la Comédie. Cette place centrale de la ville de Montpellier ne l'est pas par hasard. Au fil des décennies, cet endroit vivant a su garder toute la jeunesse d'autrefois, à travers les gens qui la côtoient et ses nombreuses animations.